Guy Girard

Né le 1er janvier 1959 à Flamanville, dans le Cotentin. Il y avait jadis, parait-il, un dragon dans ce village : de là une attirance affirmée pour le merveilleux ? Découvre vers 17 ans que la poésie n’est pas un département de la littérature et que le surréalisme ne peut qu’avoir encore des beaux jours devant lui. Troque alors très volontiers au lycée un 33 tours de Johnny Hallyday contre un livre de Sarane Alexandrian sur la peinture surréaliste ; il passe alors un violent souffle d’air qui sentira bientôt la térébenthine…

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Christian Martinache

Christian Martinache, né en 1953, tient depuis longtemps un carnet de route sous forme de peinture, manière de garder une empreinte du temps, du paysage, de la vie. Un travail de mémoire et de dialogue entre obscurité et lumière.
C’est à l’adolescence qu’il découvre la peinture et réalise ses premiers collages. Des études d’arts plastiques dans l’agitation soixante-huitarde de Vincennes. Il est attiré par l’expressionnisme abstrait mais le surréalisme n’est pas oublié comme technique artistique mais aussi éthique de vie. La philosophie, Deleuze, le jazz, Led Zeppelin, Spirou, toute une culture souterraine inspire tant ses oeuvres que sa démarche dans la vie.

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Sébastien Doubinski

Sébastien Doubinsky est né à Paris en 1963. Il a publié une dizaine de romans chez divers éditeurs, dont Les Vies parallèles de Nicolaï Bakhmaltov, Fragments d’une révolution et La Naissance selon la Bouddha chez Actes Sud, Mira Ceti au Seuil/Baleine, La Comédie urbaine chez Hors-Commerce, Le Livre muet et Les Fantômes du soir au Cherche-Midi. Explorateur et démonteur des « genres », il a aussi commis deux « polars », Les Ombres de la Croix, chez Baleine et Star, chez L’Écailler du nord. Sébastien Doubinsky habite aujourd’hui à Århus, au Danemark, avec sa femme et ses deux enfants.

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Sébastien Doubinsky & Christian Martinache, Tableaux Noirs

34 tableaux en hommage à une couleur qui les efface toutes. 34 tableaux pour ne voir que le noir. Et dire que certains demandent à la vie qu’elle soit rose ! Nous voilà embarqués pour de nouvelles conquêtes. La marche à suivre est simple : se laisser dévorer par l’ombre en lâchant totalement la proie. On sait bien que la poésie est une des manières les plus efficaces de tout abandonner au coin d’un bois obscur. Tout, sauf le noir. Les oiseaux de nuit, les terres toujours inconnues, la révolution, forcément la nuit, l’amour aussi : Sébastien Doubinsky est un veilleur, qui ne désire rien d’autre que d’être absorbé par son sujet.

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Départ de Jean-Marc Debenedetti

Le collectif d’édition Le Grand Tamanoir salue la mémoire de Jean-Marc Debenedetti, poète, sculpteur et peintre, décédé le 19 juin 2009.

Ses propres mots disent exactement notre stupéfaction : « Le curieux acte de silence que voici » (Rictuels).

Jean-Marc Debenedetti avait illustré de dessins le second volume publié en 2008 par Le Grand Tamanoir : Figures de proie, un recueil de poèmes de son ami Jean Bazin.


Jean-Marc Debenedetti aux éditions du Grand Tamanoir :

Jean Bazin & Jean-Marc Debenedetti

Posface à Figures de proie, août 2008

Jean Bazin et Jean-Marc Debenedetti appartiennent à cette génération qui avait seize ans en 1968 à Paris et qui avec l’enthousiasme et l’énergie que leur avait procuré leur participation au mouvement de Mai, plaçaient leurs raisons de vivre dans la poésie et la liberté. Sans se connaître alors, ils se situaient déjà loin des salonnards équivoques qui font métier de littérature, respiraient tous deux l’incandescence du sable que l’on sentait couler entre les pavés, et éprouvaient le désir ardent de connaître leurs aînés surréalistes dans lesquels ils se reconnaissaient.

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Jean Bazin & Jean-Marc Debenedetti, Figures de Proie

Le livre :

On y entre comme dans une forêts de signes indéchiffrables…
La complicité entre l’auteur et l’illustrateur est prégnante dans ce recueil ; elle s’illustre dès la mise en scène des mots sur la page, dès l’orée de ces quelques signes palpitant et oscillant de manière constante entre le jour incandescent et la nuit magnétique :
Les nuits singulièrement plus courtes y échangent de longues poignées de mots fuite des incohérences extrême limite du signe où toute halte est impossible.

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Jacques Lacomblez & Jean-Claude Charbonel, Pages de mégarde

Qu’il s’agisse de feuilles éparses jetées aux vents ou de faire feu de tout bois, Jacques Lacomblez ne se départ pas d’une humilité qui lui fait honneur, parmi ces quelques copeaux de poème, naviguant entre la raideur de l’aphorisme et l’art éphémère du fragment. Tout est dit dès les premières lignes, avec cette notation tremblant d’ironie contre son propre art : « L’esprit de provocation est souvent semblable à un casque ancien de Prusse armé d’une seconde pointe dirigée vers l’intérieur ». En effet, manier ainsi l’aphorisme, c’est lancer une pointe ulcérée qui entrave le réel certes, mais qui se retourne aussi et surtout contre son auteur, comme pour aller jusqu’au bout de l’esprit des mots. L’élan poétique est ainsi libéré, en avant et contre tout, en un mélange de frivolité et d’ironie, dans ces aphorismes acides et parfois très beaux : « « L’enfer, c’est les autres ». Soit. Mais ceux-ci, partis, vous laissent toujours une boîte d’allumettes, soit en prétexte de leur retour, soit pour que vous vous brûliez les doigts dans la solitude. » Cela ne fait bien sûr qu’augurer de la suite de ces quelques notations…

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