Extrait de la biographie de Jérôme Duwa publié dans Philippe Audoin & Jean-Claude Silbermann, Les Capucines aux lèvres d’émail
Contrairement à l’inconscient, il n’y a pas de voie royale menant au surréalisme. Il n’y a que des chemins de traverse. Est-ce la lecture d’Alcools de Guillaume Apollinaire qui a mis Jean-Claude Silbermann sur la piste ? Certainement, mais de cette lecture vacillante, à l’âge de dix-neuf ans, dont il déclare volontiers ne s’être jamais remis, il y a encore un pas menant à la participation aux activités du groupe surréaliste de 1956 à 1969.
Cette adhésion commence avec la signature du tract Cote d’alerte (janvier 1956) qui signale la profonde inquiétude politique des surréalistes, consécutive à la montée en puissance des poujadistes d’extrême-droite dans un contexte de guerre coloniale en Algérie. En 1960, on retrouve logiquement le nom de Silbermann au bas de la Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie, connue aussi sous l’appellation de Manifeste des 121. Mais Silbermann aborde avant tout le surréalisme en poète et il publie en 1959 un premier recueil Au puits de l’ermite (Jean-Jacques Pauvert). […]
Tout en participant pleinement à la revue Bief (1959-1960), dont il est le secrétaire de rédaction aux côtés de Gérard Legrand qui la dirige, Silbermann s’achemine peu à peu vers la nécessité d’un nouveau mode d’expression poétique : il devient peintre sans l’avoir recherché, c’est-à-dire en vertu de la seule nécessité qui vaille d’un point de vue surréaliste : par fidélité à l’imprévu. […]
Jean-Claude Silbermann aux éditions du Grand Tamanoir :
Philippe Audoin, Les Capucines aux lèvres d’émail (illustrations)
Jean-Claude Silbermann, Passerelle d’oiseaux
Christian Bernard, Morceaux choisis (préface)