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Jacques Lacomblez & Jean-Claude Charbonel, Pages de mégarde

Qu’il s’agisse de feuilles éparses jetées aux vents ou de faire feu de tout bois, Jacques Lacomblez ne se départ pas d’une humilité qui lui fait honneur, parmi ces quelques copeaux de poème, naviguant entre la raideur de l’aphorisme et l’art éphémère du fragment. Tout est dit dès les premières lignes, avec cette notation tremblant d’ironie contre son propre art : « L’esprit de provocation est souvent semblable à un casque ancien de Prusse armé d’une seconde pointe dirigée vers l’intérieur ». En effet, manier ainsi l’aphorisme, c’est lancer une pointe ulcérée qui entrave le réel certes, mais qui se retourne aussi et surtout contre son auteur, comme pour aller jusqu’au bout de l’esprit des mots. L’élan poétique est ainsi libéré, en avant et contre tout, en un mélange de frivolité et d’ironie, dans ces aphorismes acides et parfois très beaux : « « L’enfer, c’est les autres ». Soit. Mais ceux-ci, partis, vous laissent toujours une boîte d’allumettes, soit en prétexte de leur retour, soit pour que vous vous brûliez les doigts dans la solitude. » Cela ne fait bien sûr qu’augurer de la suite de ces quelques notations…

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Jean-Claude Charbonel

Jean-Claude Charbonel est né en 1938 à Clichy. En 1959, il rencontre Serge Berna, en compagnie de qui il expose des tableaux « matiériques », et Pascal Colard, avec qui il fonde en 1964 la revue et le groupe Rupture, qui préconise la constitution d’une nouvelle fédération révolutionnaire inspirée de la FIARI de Breton et Trotsky. Les contacts pris à cette époque avec le mouvement surréaliste et celui de Phases n’ayant pas abouti, Charbonel organise diverses expositions originales en 1967 et 1970. En 1972, il rompt avec ses coéquipiers de Rupture, poursuivant quelque temps une trajectoire isolée.

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